Une enseignante-chercheuse lauréate de la prestigieuse bourse Fulbright6 mois de travaux de recherche à Chicago
Du 1 mars au 30 sept. 2022
Lauréate d’une bourse du prestigieux programme Fulbright permettant à une dizaine de chercheurs français de partir chaque année en séjour de recherche aux États-Unis, Marie-Pierre Isaure, maître de conférences HDR à l’IPREM, a travaillé à Argonne National Laboratory à Chicago de mars à septembre 2022.
Les recherches de Marie-Pierre Isaure portent sur le devenir des métaux dans l’environnement, et leurs interactions avec les micro-organismes et les plantes afin de comprendre leur toxicité. Pour cela, la localisation des métaux à l’échelle cellulaire est un facteur clé, et les techniques issues du rayonnement synchrotron offrent des perspectives inédites en termes de résolution spatiale et de détection des éléments traces.
Le projet de recherche visait à développer une approche d’imagerie à l’échelle nanométrique en sciences environnementales. La collaboration avec des chercheurs américains du synchrotron APS (Advanced Photon Source) a permis de mettre en place une approche multi-modale corrélative d’imagerie cryogénique – qui permet de préserver à la fois la structure des échantillons, la distribution des éléments et leurs formes physico-chimiques (spéciation) – combinant la fluorescence optique et la nano-fluorescence X à l’échelle d’une même cellule bactérienne.
Les chercheurs se sont intéressés en particulier à la transformation du mercure par des bactéries qui vivent dans les sédiments anoxiques. Ces bactéries produisent du méthylmercure, puissant neurotoxique qui est bioamplifié et bioaccumulé dans la chaine trophique, avec à terme un risque pour la santé humaine et environnementale. Décrypter les transformations du mercure à l’échelle de la cellule bactérienne permet donc de mieux appréhender sa toxicité et son devenir dans les milieux naturels.
Ce séjour de recherche a fait suite au projet E2S UPPA “Go BEAM”, et la collaboration entre les deux équipes devrait prendre de l’ampleur grâce notamment à un projet franco-américain (Nano X-Ilight), un projet ANR (MicroMer) et à l’implication de plusieurs étudiants/post-docs français et américains.
Marie-Pierre Isaure a également rencontré des chercheurs de Northwestern University, université partenaire privilégiée de l’UPPA, avec qui des collaborations devraient voir le jour dans le domaine.